Philippe de Beauregard, maire de Camaret-sur-Aigues, dans le Vaucluse, a refusé l’affichage des posters qui font la promotion du film dans sa petite commune.
Une affiche qui crée la controverse
L’affiche du long-métrage « La Belle Saison », qui montre deux femmes, interprétées par Izia Higelin et Cécile de France, en train de s’étreindre n’a pas pu être présentée dans la petite commune Camaret-sur-Aigues. Pourtant, le film est présélectionné avec quatre autres œuvres pour porter la couleur de la France à la prochaine cérémonie des Oscars 2016. De plus, La Belle Saison peut être vue par tout le monde puisqu’aucune limitation d’âge n’a été exigée.
Philippe de Beauregard a même veillé à ce que personne ne parle de la diffusion du film dans le cinéma de la ville, ni sur le site internet de Camaret-sur-Aigues, alors que ce maire approuve d’habitude la projection de divers films dans la salle René-Roussière de sa municipalité.
Dans un article du journal régional, le maire justifie son geste en alléguant la liberté d’expression et le droit à la critique, et en affirmant : « J’ai vu ce film et il comprend de nombreuses scènes de nature à perturber un jeune public et il n’y a aucun avertissement et aucune restriction d’âge indiqués. En tant que citoyen, je mets en garde les parents ». Jugé homophobe par certaines personnes, Philippe de Beauregard explique qu’il aurait réagi pareillement même si l’affiche présentait un homme et une femme sur le point de s’étreindre. Selon cet élu du Front National, « les scènes érotiques en gros plan ne sont pas destinées à tous les publics ».
Un droit de réponse
La réalisatrice du film a été choquée par cette décision de Philippe de Beauregard et a tenu à le lui faire savoir dans une lettre adressée au maire. La Société des réalisateurs a appuyé la réalisatrice dans cette démarche, en dénonçant avec elle cet « acte autoritaire, intolérable » de « censure ».
Selon la réalisatrice, à entendre le discours du maire FN, il faudrait « rhabiller les statues de nues, mettre un voile sur les peintures de Courbet, de Manet, ou de Renoir ». Et dans le même sens, il vaudrait mieux également « interdire les musées à la jeunesse, fermer les salles qui montrent des corps de femmes entre elles, nus, alanguis, accouplés dans des poses suggestives ».
Quoi qu’il en soit, la diffusion de « La Belle Saison » a assemblé jeudi dernier une centaine de personnes.